L’histogramme est un nom complexe qui peut effrayer les futurs photographes ou les novices au premier abord. En réalité, cela n’est pas si compliqué (promis !). Cependant, il est nécessaire de bien comprendre la logique de cette représentation graphique. En maîtrisant celle-ci, vous vous rendrez rapidement compte du point auquel l’histogramme est un outil très intéressant en photographie.
En parvenant à le lire et à l’analyser, vous serez pleinement apte à gérer, maîtriser et décider de l’exposition de vos photographies. Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises sur ce blog… il n’y a rien de plus agréable pour un photographe d’avoir la pleine liberté de choisir et décider de son rendu final ! Mais pour arriver à cela, il est obligatoire de connaître certaines bases théoriques et techniques. Alors… cet article est fait pour vous si vous souhaitez découvrir ou redécouvrir l’histogramme, sa lecture et son interprétation.

Bonne lecture !

L’histogramme est un graphique. C’est une représentation qui décrit l’exposition d’une photographie.
Il mesure les différents niveaux de luminosité composant une photographie et permet de voir la répartition des tons clairs et des tons foncés.
Sur l’axe des abscisses (horizontal), la donnée renseignée est la luminosité.
Du côté gauche, il y a les noirs les plus foncés tandis que du côté droit, on retrouve les blancs les plus purs. Au travers de la ligne, on trouve les ombres, les tons moyens, les hautes lumières.
Sur l’axe des ordonnées, vertical, est renseignée l’intensité lumineuse ou autrement dit la quantité de pixels.
Cette intensité se lit au travers de pics (grande quantité de pixels) ou de creux (faible quantité de pixels).


Histogramme équilibré : la photographie bien exposée

Comment lire cet histogramme ?
Sur cet histogramme, les pixels sont répartis de manière équilibrée et forme une colline centrale. Aux extrémités gauches et droites, il n’y a pas de pics, ce qui illustre une quantité limitée de pixels très foncés et de pixels très clairs.
Comment est la photographie associée ?
Avec ce type d’histogramme, la photographie a une bonne exposition. Elle n’est ni trop sombre, ni trop claire. Elle a du détail dans les différents niveaux de luminosité : tons sombres, tons moyens et hautes lumières. Techniquement, l’exposition est standard et correcte.


Cette photographie est bien exposée. Elle n’est ni trop sombre, ni trop claire.
Son histogramme est assez équilibré. Le graphique se dessine et forme une montagne plutôt centrale. En effet, les pixels forment des pics répartis justement entre le côté gauche et le côté droit, sans jamais aller dans les extrémités.
Histogramme avec pics à gauche : la photographie est sous-exposée
Comment lire cet histogramme ?
Sur cet histogramme, les pixels sont très majoritairement à gauche avec des pics à l’extrême gauche. Cela signifie que la grande majorité des pixels se situe dans les noirs et les sombres.
Comment est la photographie associée ?
Avec ce type d’histogramme, la photographie est sous-exposée, c’est-à-dire qu’elle est sombre. Elle contient de très nombreux pixels noirs et très sombres. Il y a une perte de détails dans ces teintes lumineuses.



Cette photographie est ici volontairement sous-exposée (c’est un choix artistique). Les conditions lumineuses de la prise de vue sont très faibles : la nuit et avec deux sources lumineuses artificielles.
Son histogramme illustre sa sous-exposition avec une répartition des pixels majoritairement à gauche et avec des pics dans les extrêmes.
Cela signifie que de nombreux pixels de la photographie sont noirs ou sombres.
Histogramme avec pics à droite : la photographie est surexposée

Comment lire cet histogramme ?
Ici, les pixels sont très majoritairement situés à droite. Il y a des pics à l’extrême droite du graphique. Cela veut dire qu’il y a une très grande quantité de pixels dans les hautes lumières et les blancs.
Comment est la photographie associée ?
La photographie est surexposée. Cela signifie qu’elle est très claire. Les hautes lumières et les blancs sont très présents sur l’image. Il y a peu de détails dans les teintes lumineuses claires de la photographie.


Cette photographie est volontairement surexposée, il s’agit d’une intention artistique.
Les conditions lumineuses de la prise de vue sont très ensoleillées, le fond est blanc, le modèle a des couleurs claires. Tous les tons blancs et les tons clairs sont mis en valeur. Sur l’histogramme, les pics sont à droite et même à l’extrême droite de la représentation graphique. Cela illustre la grande quantité de pixels clairs et très clairs présente sur la photographie. Les blancs et les hautes lumières sont très présents.
Histogramme avec pic à gauche, creux au milieu et pic à droite : la photographie est contrastée
Comment lire cet histogramme ?
Sur cet histogramme, il y a deux grands pics : à gauche, dans les tons sombres et à droite, dans les tons clairs. Au milieu des abscisses, il y a un creux. Cela signifie qu’il y a une quantité importante de pixels sombres, une quantité importante de pixels clairs et une quantité limitée de pixels dans les tons moyens.
Comment est la photographie associée ?
La photographie associée à cet histogramme est contrastée. Cela signifie qu’il y a des tons très clairs et des tons très foncés qui s’opposent. Il y a peu de teintes entre les deux extrêmes.


Ce portrait est contrasté.
Il a été composé lumineusement de sorte à ce que les ombres et les lumières soient bien distinctes et en opposition. Une partie du visage du modèle est dans l’ombre tandis que l’autre partie est éclairée.
Le noir et blanc est intense : les noirs sont forts et les blancs sont lumineux.
Sur l’histogramme de la photographie, il y a un pic de pixels à gauche, dans les noirs ainsi qu’un pic de pixels à droite, dans les blancs. Au centre du graphique, il y a un grand creux. Cela signifie que la photographie est composée de beaucoup de très foncés et de beaucoup de très clairs, avec une quantité très limitée de tons moyens.


Afficher l’histogramme directement sur l’appareil photo
De nombreux boîtiers permettent d’afficher l’histogramme directement sur l’écran. Nous vous conseillons fortement d’aller dans les réglages de votre appareil si l’histogramme n’est pas affiché par défaut. Vous pouvez retrouver les manipulations à effectuer dans le manuel de votre boîtier.
Avec certains appareils récents comme les hybrides, vous pouvez même l’afficher directement dans le viseur.
Voir l’histogramme pendant la prise de vue est très pratique !
Cela permet de contrôler en direct l’exposition de votre photographie. Vous pouvez réagir rapidement à la vue d’un histogramme majoritairement à gauche pour éviter la sous-exposition alors que si vos pics sont tous à droite, vous pouvez modifier vos réglages pour arrêter la surexposition.
Cela évite toutes les mauvaises surprises de mauvaise exposition à l’export des photographies sur un ordinateur. En effet, il n’est pas toujours facile de voir à l’oeil nu et sur un petit écran la qualité de l’exposition.
Nous vous recommandons fortement d’afficher l’histogramme qui vous permettra d’identifier rapidement l’exposition de vos photographies.
Selon votre intention créative et votre oeil artistique, vous pourrez modifier vos réglages manuellement en direct afin de contrôler le rendu final de vos photographies.
Consulter l’histogramme en post-production
Lorsque vous shootez, nous vous conseillons de travailler en raw. Ce format vous permettra d’avoir beaucoup plus de pouvoirs sur votre image lorsque vous la post-traiterez, notamment sur l’exposition.
Grâce aux fichiers raw, en passant vos photographies dans des logiciels de post-production comme Photoshop ou Lightroom, vous pourrez consulter l’histogramme et retravailler celui-ci.
Sur votre droite, vous pouvez voir l’histogramme d’une photographie raw ouverte avec Photoshop, dans Caméra Raw. Plusieurs réglages sont proposés afin que vous puissiez modifier et corriger certains aspects de votre image. Tout au long de ces nouveau réglages, l’histogramme évolue. Cela vous permet de contrôler l’exposition avec finesse.
Attention cependant, même si certains logiciels permettent de travailler subtilement et en profondeur certaines caractéristiques techniques de vos images, il est essentiel de toujours prioriser une bonne exposition à la prise de vue. Tout n’est pas toujours rattrapable en post-production !

Maintenant, c’est à vous de jouer !
Maîtriser la théorie et la technique est essentiel pour tous les photographes. Il est important de comprendre des concepts théoriques comme l’histogramme pour parvenir à le contrôler.
Grâce à vos connaissances techniques, vous pourrez sortir des cases et libérer votre créativité. En réalité, il n’y a pas d’exposition parfaite et d’histogramme parfait. Ce qui est important, c’est que vous puissiez pleinement décider du rendu final de vos images selon vos intentions artistiques.
N’hésitez pas à nous poser toutes vos questions dans les commentaires !
Bonnes photos !

©2023 Julie Mahault
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